La psychanalyse et le soin psychique en institution

Colloque : 24 et 25 mai 2018

http://calenda.org/434300

Ce colloque vise à donner la parole à ceux qui, dans les institutions de soin, s’efforcent de travailler avec ces enjeux parfois divergents. Qu’ils soient cliniciens ou gestionnaires, en charge d’un dispositif thérapeutique, d’un service, d’une institution, responsables de l’organisation des soins, ils travaillent à soutenir une posture clinique chez les professionnels du soin, à inventer des cadres où l’accueil de la subjectivité demeure au cœur des préoccupations des politiques institutionnelles. Un demi-siècle après « Le psychanalyste sans divan », où Paul-Claude Racamier, René Diatkine, Serge Lebovici, s’interrogeaient sur la place des savoirs et des pratiques psychanalytiques dans les institutions de soin psychiatrique, où en est-on aujourd’hui ? Quelle est encore la place de la psychanalyse dans la santé mentale contemporaine ?

L’imaginaire dans la clinique

 

XVI Rencontres de la CRIÉE : les 31 mai, 1er et 2 juin 2018

http://lacriee51.blogspot.fr/

Nous avons, les années précédentes, travaillé sur « le Collectif à venir », ce qui nous a conduit à relire plusieurs séminaires de Jean Oury, mais aussi à revisiter la catégorie de l’imaginaire. L’enjeu des « praxis instituantes » pour reprendre le terme de Pierre Dardot et Christian Laval, nous a renvoyés à une première lecture de l’élaboration de Cornelius Castoriadis. Celui-ci produit très tôt la catégorie de l’imaginaire radical, à entendre dans ses deux acceptions : à la racine du sujet, mais aussi dans  son inscription dans les« productions imaginaires du social-historique ». Là où Lacan mettait le symbolique, puis le Réel, au cœur de la problématique du sujet, Castoriadis place donc l’imaginaire radical, manière de se détacher très tôt du structuralisme, de tout déterminisme, et de ce qu’il  appelle « la pensée héritée ». Il s’agit d’un tout autre imaginaire que celui du stade du miroir, puisqu’il évoque entre autres pour l’expliciter la possibilité d’envisager une composition musicale. Il s’agirait d’explorer cette piste de travail mais aussi toutes celles qui nous viennent de notre clinique des psychoses et des états-limites. De fait de nombreux auteurs, dès lors qu’ils se sont confrontés à la clinique, ont produit d’autres conceptions de l’imaginaire : que l’on pense au « premier rassemblement » (coming together) de Winnicott, à  l’espace imaginaire de « l’autre scène » exploré par Octave Mannoni, à la gestaltung de Jean Oury, et à bien d’autres. Depuis longtemps nous nous y trouvons à notre tour confrontés quand il s’agit de restaurer « l’image inconsciente du corps »(G. Pankow) abimée d’un patient, sa capacité à rêver, à s’ouvrir à la possibilité de l’amour. L’importance que nous accordons à la narrativité, mais aussi aux productions plastiques des patients, à leur accès à un espace imaginaire fait partie de notre souci quotidien. Notre propre capacité à rêver, fantasmer ce qui se joue dans l’espace du transfert ne saurait se réduire au seul registre du symbolique, alors que nous nous préoccupons de l’ambiance, du sensible et du tact. Enfin nous ne pouvons plus penser ce qui se joue pour un sujet sans tenter de l’articuler avec ce qui se passe dans le Monde, et  donc aux « productions imaginaires du social-historique ». Est-ce une autre manière d’envisager la « double aliénation », concept crucial de la Psychothérapie Institutionnelle ? Sans doute, mais en insistant aussi sur la nécessité actuelle de repenser notre réalité clinique et institutionnelle en prise avec une « nouvelle raison du monde »(P. Dardot et C. Laval) néolibérale. Une raison qui  engendre une vision réifiée des sujets en souffrance, rabattement sur un imaginaire comptable, marchand, où chacun se trouve mis en concurrence avec tous.

Il nous resterait donc à repenser cette catégorie de l’imaginaire qui permet au sujet de soutenir une utopie concrète se passant de toute terre promise comme de toute réconciliation du sujet avec lui-même. Sans cette utopie, ce mirage nécessaire porté par l’illusion, comment  pourrions-nous  imaginer une vie désirable, condition indispensable pour un travail  qui élabore avec la psychanalyse le rapport du sujet à son « désir inconscient inaccessible »?

                                                                                               Patrick CHEMLA

Petite sortie en Psy

La librairie Ombres Blanches, Serge Vallon et les éditions érès ont le plaisir de vous inviter
au prochain « CAFÉ PSY » 

sur le thème  Que transmet l’internet ?
Un monde ou des villages ?

animé par Serge Vallon *

Avec la participation de Joël Faucilhon

Le samedi 10 février 2018 de 11h à 12h30
à la Librairie Ombres Blanches – 3 rue Mirepoix – 31000 Toulouse – 05 34 45 53 33
Entrée libre et gratuite dans la limite des places disponibles – Il est prudent d’arriver 1/4 d’heure avant

Ni conférence savante, ni forum d’adhésion, ni consultation sauvage, disponibles ailleurs, ce Café psy mensuel vise modestement à faire circuler des savoirs et des représentations sur nos processus psychiques qu’ils soient individuels ou collectifs. Venez y participer, échanger et débattre dans un esprit ouvert et citoyen, respectueux de la parole d’autrui.
*Serge VALLON, docteur en psychologie et psychanalyste, a accepté d’en être le régulateur et l’animateur. Formé à l’Ecole Freudienne de Paris, il se dit psychanalyste laïque. Militant d’éducation populaire et enseignant, à côté de son activité clinique il a animé à Toulouse une innovante Petite Agora de Psychanalyse dont les plus anciens se souviendrons du caractère interdisciplinaire. Co-directeur de la collection « Trames » (érès), il a longtemps dirigé la revue Vie Sociale et Traitements des CEMEA (érès).

La fonction thérapeutique de la surprise et du rire

La fonction thérapeutique de la surprise et du rire

 

« Le soin est une pratique, celle de chaque « soignant-artisan » et de chaque équipe qui, à partir du quotidien, s’étonnent, rient, imaginent, inventent, créent avec les patients des aventures qui articulent leurs désirs. Encore faut-il tolérer que ce quotidien laisse place à l’inattendu.

Protocoles et procédures ne sont souvent que des synonymes de routine. Le techno-soin vise-t-il autre chose que la répétition à l’identique de situations pensées une fois pour toutes ? Plus de surprises, juste des événements indésirables. Acceptons-nous encore de nous laisser bousculer, surprendre par l’autre, par l’imprévu et ainsi d’être ouverts à la rencontre ?

Cet évènement qui fait coupure, surprend et parfois déclenche le rire, permet dans l’après coup la co-construction d’un récit où chacun est sujet, tout autant que soigné ou soignant.

C’est bien souvent par surprise que nos désirs viennent à se vivre, en marge des sentiers battus.

Le rire est présent au sein de nos pratiques, mais il n’est peut-être pas pris au sérieux quant à sa puissance thérapeutique. Il nous permet souvent de survivre aux drames et aux souffrances, mais ne va pas sans une part d’étrangeté. Le patient aussi nous confronte à son rire, énigmatique parfois. Cette cascade sonore, cette décharge surprend, partage et ressoude les niveaux charnel et psychique de notre être (Sibony, 2010). Si singulier, si humain, si violent parfois, le rire porte la trace d’une coupure entre soi et l’autre et rend possible, un peu comme par magie, une articulation partageable de nos façons d’être au monde. A quel moment le rire, voire l’humour, sont-ils un jeu à vocation transitionnelle (Winnicott, 1968) ?

Nous vous invitons à réfléchir avec nous autour de la fonction thérapeutique de la surprise et du rire.

« Avez-vous fait votre toilette ? », « Il faut le recadrer », « Prenez votre traitement ! », il est des phrases, sans surprise, sans humour que l’on prononce plusieurs fois par jour, presque sans y penser.  Apportez deux de ces phrases, écrites sur un petit morceau de papier. Elles constitueront la base de la deuxième partie de l’après-midi.

A l’inverse, nous vivons parfois des situations de soin imprévues, voire drôle. Venez raconter une de ces anecdotes lors des pauses (ou envoyez les nous par mail). Les plus drôles seront racontées (et jouées ?) par nos clowns lors de la deuxième partie de l’après-midi.  »

 

 

Le vendredi 9 Février 2018

Amphi Vallade, Centre hospitalier Montperrin,

109 Avenue du petit Bathélémy,

13617, Aix en Provence

Journée gratuite sur inscription tel : 06 71 02 00 17

 

 

 

 

 

8h30  Accueil des participants

8H45 « Surprise ! »,  Introduction à la thématique de la journée Dominique Friard, superviseur d’équipe, Avignon.

Modérateurs : Mme Le Henaff, entendeur de voix, Olivier Esnault, cadre supérieur de santé, Edouard Toulouse (13)

9h15 Julie Cubells, Infirmière, C.H. Montfavet (84) « La surprise comme instant de connaissance »

9h35 Nicole Taliana, infirmière cadre de santé, Equipe de l’HDJ Regain, CH Montperrin, « Rires immotivés ? »

Débat avec la salle

10 H 20 Pause

Modératrice : Sophie Barthélémy, psychologue clinicienne, CH Montperrin

10h50  Sarah Delmas, IDE Unité de soins ambulatoires UF 5, CHU Purpan, Toulouse (31) « Blague à part »

11h20 Sylvain Azema, éducateur spécialisé, F.A.M. Ateliers & Foyers de Valbonne, Association la Bourguette. (83) « La nouvelle Amandine ».

Repas

Modératrice : Jacqueline Fontaine, cadre-infirmière, Sète

13h30 Chady Prévoteau, docteur en psychologie, psychologue libérale, Lyon (69),  « Le rire, une passerelle pour accéder à l’indicible du passé. »

13h50 Daniel Sibony, psychanalyste écrivain Docteur d’État en mathématiques et en philosophie professeur des universités. Auteur de 40 livres dont L’essence du rire et de l’humour, dernier paru Coran et Bible en questions et réponses. « Surprire »

Débat avec la salle

14 h 30 Pause

15h « J’ai trouvé mon clown ! » avec la participation de la salle, Un Clown-thérapeute et l’équipe de serpsy. A partir de phrases que l’on serine quotidiennement, apportées par les participants et d’anecdotes relatant de drôles de moments de soin recueillies pendant la pause.

16h30  Synthèse et conclusion de la journée Claire Garassino Ruiz, psychologue, C.H. Pierrefeu  (83).

17h Fin de la journée.